• Eric K. Boulianne

    by  • 2012/12/20 • Uncategorized • 0 Comments

    Je déteste écrire ma bio, donc j’ai demandé à mon grand chum Benoît Gagnon de l’écrire à ma place pour le GRBM… Ça a donné ça :

    “Kamala le gros, c’est Kamala. Cé po juste omn chum de parté, c’est au6.s Entk… Rock on les girl. CHEST BUMP. Ayoye. Ça c’est du Kamala… Un méchant beau Polaris. À cause t’était pas au Mur. Love you mon chum. YESSIR! :)”

    On est pas b’en b’en plus avancé… Mais bon, merci Benoît!

    En avant la musique!

    Top Albums

    #5 Action Bronson – Blue Chips (Fool’s Gold Records)

    Je ne suis pas le plus grand fan d’André-Philippe Gagnon. Steeve Diamond me fait rire, mais pour des raisons hors de son contrôle et Marc Dupré… B’en… Disons que si t’as décidé un jour d’appeler ton show “MD3” il ne faut pas que tu t’attendes à recevoir b’en du love de ma part. Anyway, mon point c’est que je hais les imitateurs. La fois où j’ai réalisé chez un ami que je n’écoutais pas le nouvel album de Ghostface Killah, mais bien celui d’Action Bronson j’ai eu un préjugé négatif… (By the way, j’ai aussi un préjugé négatif envers Lisa Leblanc : je ne sais pas trop pourquoi mais je pense qu’elle me tomberait sur les nerfs dans un party… Mais ça c’est autre chose.)

    L’ami en question (une personne purement fictive, j’ai autant d’ami que Marc Dupré a de bonnes raisons d’être dans le showbusiness) m’a alors dit : “Le dude sonne comme Ghostface, so what? Est-ce que les gens te blâment parce que tu ressembles VRAIMENT à Tom Hardy?!?” Bon point. Force est d’admettre que monsieur Bronson a une personnalité, un background et une façon de raconter bien à lui. Un huge cuisinier albanais roux qui spit les meilleures métaphores de bouffe ever, ça me parle. Qu’il rappelle à plusieurs un des plus grands MC encore vivants est, en fait, tout à son honneur.

    Blue Chips, selon moi, rassemble ce qu’il a fait de plus intéressant jusqu’à maintenant et les beats de Party Supplies, retro rock/soul/funk, simples mais diablement efficaces, participent beaucoup à la réussite. Bref, des bons MD3 (wink wink) à faire jouer dedans un party, jusqu’à ce que Lise Leblanc devienne loud, prenne sa guitare et gosse tout le monde avec ça (mais ça c’est autre chose).

    #4 Avec pas d’casque – Astronomie (Grosse Boîte)

    Avec pas d’casque, c’est un peu le band Québécois dans lequel j’aimerais être en ce moment… Peut-être aussi Jonas and the Massive Attraction… Mais moins… Beaucoup moins. Les gars ont vraiment l’air cool, la musique a quelque chose de réconfortant, d’envoûtant, les textes, je sais pas trop comment dire ça, mais t’sais, ils sonnent b’en! Les champs lexicaux et les images me rejoignent beaucoup. J’aimerais juste ça passer des soirées à jouer de la musique avec eux. En tout cas, je dis ça de même, mais si jamais vous cherchez quelqu’un pour jouer de la flûte à bec ou du saxophone (mon interprétation de Tequila torche en sacrement)… B’en vous pouvez me trouver su’ Facebook. Sinon, je vais être pogner pour mettre des bagues, faire une chié de poud’ p’is aller voir Jonas… Ça me tente là… Mais moins.

    #3 Bruce Springsteen – Wrecking Ball (Colombia Records)

    Si je place Wrecking Ball dans mon top 5 des meilleurs albums de 2012, c’est davantage par principe… Parce que ça faisait un bout que j’attendais un album de Bruce un peu moins gênant que Magic et Working on a dream (en même temps, le dude a sorti genre huit records qui se classent parmi les meilleurs de TOUS LES TEMPS donc je pourrais lui donner un break). Trois ans après son dernier, il revient avec un album franchement pertinent dans le contexte socio-économique précaire de nos voisins du sud (et du notre aussi), très inspiré par le gospel et la musique traditionnelle (as always) et qui contient même un hint de rap on top of that.

    Mais c’est surtout le show de la tournée Wrecking Ball auquel j’ai assisté à Albany qui m’a fait apprécier les chansons de l’album. Il n’y a pas vraiment de mot pour décrire à quel point ça fait du bien d’assister à un concert de Bruce. À 63 ans, le monsieur continue de redéfinir le concept de générosité envers son public à coup de set de quatre heures, de body surfing, de calage de bière et de preaching hyper inspirant.

    À Albany, devant Bruce, je n’étais plus Eric K. Boulianne, jeune wannabe scénariste urbain, j’étais Hank Hashley, propriétaire d’un garage familiale sur le bord de la Highway 87 qui en a mangé une maudite pendant la crise financière. Heureusement, Bruce me disait que tout allait bien aller, que tout le monde dans la place, ensemble, à force d’amour, d’espoir et de courage, on allait finir par se relever! COME ON RIIIIIIIIISE UP!!!… P’is là un moment donné j’ai commencé à prendre des photos avec mon iPhone p’is Hank Hashley a pris le bord…

    #2 Fiona Apple – The Idler Wheel Is Wiser Than the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do (Clean Slate/Epic)

    Avant 2012, je n’avais jamais écouté un album de Fiona Apple… Comme tout le monde j’avais vu le clip où les gens ne sont pas super habillés (je ne parle pas de celui-là by the way) mais un album au complet, jamais. Donc, je ne sais pas trop dans quelle catégorie il se place par rapport aux autres, mais, ciboire, c’est du pure génie. Les mélodies complexes toujours un peu sur le bord de l’atonale, les bursts d’agressivité qui viennent entrecouper les moments doux sans prévenir, les arrangements minimalistes qui nous donne l’impression qu’elle joue à côté de nous et cette voix… God!

    Un album qui me surprend encore, même après plusieurs écoutes. Senti, raw et poignant. J’ai comme peur d’écouter un autre de ses albums tellement celui-là est parfait… Pour préserver la beauté de notre première fois à moi p’is Fiona. Pour ne pas avoir mal. Jamais.

    #1 Killer Mike – R.A.P. Music (Williams Street/Grand Hustle/Adult Swim)

    Hé monsieur que j’attendais un album comme ça depuis longtemps. Un album fâché noir. Fâché comme un tyrannosaure, p’is noir comme… Pas Denis Levesque mettons. Pas y’inque fâché noir, un album qui bounce que le criss (essaie de pas te pitcher partout en écoutant Butane dans le tapis voir)! Un album comme dans le temps où Ice Cube hookait up avec le Bomb Squad… Avant qu’il hook up avec le Box-Office Bombs… Squad. D’ailleurs, à l’instar de AmeriKKKa’s most wanted, Killer Mike a aussi décidé de stick avec un seul producer, EL-P, qui avec son excellent album Cancer 4 Cure, aussi sorti cette année, semble être parti sur une winning streak digne des Pingouins de Pittsburgh en 1993 (shout out à l’Internet pour me permettre d’avoir l’air de connaître le sport).

    Si j’avais pu traîner un ghetto blaster dans les manifs de nuit du mois de mai/juin sans avoir peur que les sacrements d’étudiants pauvres p’is mal élevés me le vole ou le garoche dans les vitres de su’ Sears, R.A.P. Music aurait joué en loop dedans… Surtout Don’t Die, clairement le Fuck The Police des années 2000. Parce que, même si j’aime le rap qui dit pas grand chose des fois, j’aime quand même un peu plus le rap qui nous rappelle c’était quoi au départ le rap. 12 tracks, pas de filler, pas de skit, juste de la dope musique qui stick it to the man. Comme monsieur Mike le dit :

    This is jazz, this is funk, this is soul, this is gospel
    This is sanctified sex, this is player pentecostal
    This is church; front, pew, amen, pulpit
    What my people need and the opposite of bullshit

    Top Chansons

    #5 El-P – The Full Retard (Fat Possum Records)

    Faque, comme je disais l’album de El-P c’est de la bombe, surtout cette track-là. Un des meilleurs samples de l’histoire des samples et probablement la plus wrong image de mouth rape ever “he’ll fuck-start your burb hole”… Really? Oï… Mais bon, un killer beat, une ambiance parano/dystopique inquiétante comme monsieur P. sait bien les créer, et une excellente performance de sa part.

    Nice référence aussi au “never go full retard” de Tropic Thunder… Un conseil, d’ailleurs, que Danny Gilmore aurait dû suivre avant de jouer Sébastien dans Watatatow… Je pense honnêtement qu’il aurait une bien meilleure carrière en ce moment. Je n’ai pas vu Bonzaïon ni Crème Glacée p’is whatever mais, t’sais, encore là, who did?… Désolé, je m’égard.

    #4 Joey Bada$$ – World Domination (Cinematic/Creative Control)

    À 17 ans, moi, je ne faisais pas des solides mixtapes de rap. Non, à 17 ans, je ne faisais pas grand chose. Je n’avais même pas encore fait l’amour à 17 ans. J’arrivais à l’université. J’avais fait 2 courts-métrages au CÉGEP p’is dans un des deux les protagonistes se rendaient compte à la fin qu’ils étaient dans un film… C’était ça le twist. Genre “hey, on s’en fout, on est dans un film”. P’is là ils claquaient des doigts p’is ils disparaissaient… I mean… À 17 ans je n’excellais pas dans mon domaine comme monsieur Bada$$ excelle dans le sien.

    Lui, non seulement il rec des solides mixtapes, mais en plus il rec des solides tracks sur des beats de MF DOOM!… Ciboire! MF DOOM! C’est big! C’est un peu comme si, dans le temps, Rémi Girard avait joué un des deux gars qui disparaissaient à la fin de mon film… Pas que je compare monsieur DOOM à monsieur Girard, mais plus par rapport à leur statut de légende dans leurs domaines, t’sais. Dans le fond, c’est peut-être juste comme si MF DOOM lui-même avait joué un des deux gars qui disparaissaient à la fin de mon film… Ou comme si j’avais fait une track sur un beat de Rémi Girard… Je le sais p’us, c’est mêlant toutes ces comparaisons-là… On s’en fout, c’est juste un top 5. Je claque des doigts p’is je disparais.

    #3 Ariel Pink’s Haunted Graffiti – Only in my dreams (4AD)

    Le travail de textures sonores de monsieur Pink me fascine. J’aimerais beaucoup voir comment lui et son band travaillent en studio, voir comment leurs mélodies sonnent avant que la magie ne s’opère et qu’on ait l’impression qu’elles sortent d’un tape VHS usé, d’une radio A.M. de grand-père ou d’un autre support pas trop cernable. En plus d’être, selon moi, leur meilleure chanson pop à date, Only in my dreams synthétise parfaitement ce qui me plaît dans leurs deux albums parus sur 4AD. Un mélange weird de nostalgie, d’intemporalité, de low-fi, de campy, de Zappa, de pop, comme quelque chose que tu as déjà entendu dans l’auto de tes parents… Mais que t’as jamais vraiment entendu nul part dans le fond… Ça fait absolument pas de sens ce je viens d’écrire, mais j’aime mieux me dire que c’est crissement deep.

    #2 Maybe Watson – Peau de serpent – Claude Bégin Remix

    Peau de Serpent (Claude Bégin Remix) by Maybe Watson

    Le monde des remixes, je connais autant ça que le monde des chars modifiés (comme je disais en 2011, j’ai pas de permis) et honnêtement, ça m’intéresse autant que le monde de Pinterest (comme je disais un moment donné, je n’ai pas de vagin). Mais, me semble que, toujours dans la perspective où j’écoute un album de remix une fois au… jamais, Peau de serpent version Claude Bégin, c’est EXACTEMENT ce que devrait être un remix. La chanson de monsieur Watson, avec la touche de monsieur Bégin, passe de l’excellence à la transcendance. La toune, c’est devenu ÇA. La version sur l’album éponyme, c’est rendu le remix. Un peu comme pour le remix de California Love ou Body Movin’ version Fatboy Slim (t’sais quand je dis que les remixes, je connais fuck all ça).

    #1 Kendrick Lamar – Swimming Pool (Drank) (Top Dawg/Aftermath/Interscope)

    Bon là, j’hésitais. “Est-ce que je mets Goldie de A$AP Rocky… Ou Fuckin’ problems.. Ou I Own Swag de Lil B… Ou Pyramids de Frank Ocean… Ou Swimming Pool de Kendrick”. J’y ai pensé longtemps p’is je me suis dit : “Eric, tu attends deux choses en 2013 : 1. Grand Theft Auto 5 (les prostitués virtuelles n’ont qu’à bien se tenir) et 2. le nouvel album de A$AP Rocky”. (désolé maman, “un enfant” ne fait pas encore partie des choix)

    La question était réglée, j’allais mettre un des singles de Long. Live. A$AP… Mais là, ma conscience s’en est mêlée. “Eric, tu vas avoir la chance de mettre une track de A$AP l’an prochain, l’album sort en janvier. La track de Kendrick n’a aucune bon sens. Pense à quel point tu relate aux lyrics. Pense aux milliers de fois où tu t’es dis “never more” après une solide brosse. Le temps où t’étais toujours passed out dans les fêtes. Ça court dans la famille ce problème là t’sais. En plus, t’as même pas mis son album dans ton top 5. Come on. Ça transpire l’honnêteté cette chanson-là. Au niveau fond/forme, c’est absolument parfait. Come on.” Donc voilà, après de longues heures à ruminer ça dans ma tête, j’ai fait un choix… Kendrick it is.

    Un top 5 musicale, ça implique pas juste la musique. Ça implique aussi tes tripes, tes souvenirs, tes états d’âmes, p’is d’autres affaires de filles comme ça… C’est pour ça que c’est beau. Ç’est pour ça que ça m’émeut de vous lire à chaque année, gens du GRBM. Peace y’all! À l’an prochain! J’vous aime!

    Top Shows

    #5 MF DOOM (s’il était venu) – Il était pas là, NUL PART (JAMAIS)

    #4 Alaclair Ensemble & Maybe Watson + Loud Lary Ajust – Sala Rossa, Montréal (2012-09-20)

    #3 A$AP Rocky – Théâtre Corona, Montréal (2012-01-29)

    #2 Neil Young + Patti Smith – Centre Bell, Montréal (2012-11-23)

    #1 Bruce Springsteen – Times Union Center, Albany (2012-04-16)

    Top “Albums qui auraient pu faire la cut”

    #5 Loud Lary Ajust – Gullywood

    #4 Captain Beefheart – Bat Chain Puller

    #3 Lil B – God’s Father Mixtape

    #2 Rick Ross – Rich Forever

    #1 Beach House – Bloom

    This post was submitted by Eric K. Boulianne.

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