• Benoit Poirier

    by  • 2012/12/20 • Uncategorized • 2 Comments

    Sizenier premier [x]
    Math 536 [x]
    En secondaire 5 j’ai gagné la plaque du gars le plus original, pis le directeur était ben content de me dire que j’avais gagné avec beaucoup d’avance [x]
    Se pogner une job tellement lendemain de veille en sueur qu’il faut réfléchir pour bien articuler pis que finalement la madame a pas reçu le CV fait qu’il faut le lui réciter pis that’s it that’s all [x]
    Se faire diss dans une toune de rap [x]
    Payer un shooter à Kevin Parent pis qu’il dit Heille merci les gars moi c’est Kevin [x]

    Top Albums

    #5 Deerhoof – Breakup Song (Polyvinyl)

    Deerhoof est un capitaine de bon avocat de ce que c’est que jouer de la musique, comme dans fun jeux jouer de la musique. Inventif, stimulant et provocant en ayant l’air de faire n’importe quoi, c’est de l’art-pop ludique qui sait synthétiser ses égarements dans un pot-pourri de mesures atypiques et de genres qui se revirent de bord pour le bonheur de l’agrément. Les prouesses de tambours de Greg Saunier sont vivifiantes, l’ouvrage naïf de la voix de Satomi Matsuzaki couche la pop sur une planche dada, et l’ensemble sourit à la fête.

    #4 Bernard Adamus – No 2 (Grosse boîte)

    Moins de party et plus introspectif dans ses aléas de repentirs de gars chaud, sur No 2, Adamus dévoile la force imagée et lyrique de ses textes (« Les fins de semaine ont laissé une coup’ de rides en d’sour de nos cernes » de la sereine 2176, « 2, 3 becs plates avant d’y aller / Pis ben du courage pendant l’souper » de la cinglante ti-pop Arrange-toi avec ça, «Les détours d’l’amour, les culs-de-sac au lever du jour / De nos bébittes qui baignent dins faux-semblants qui nous ressemblent » de la poignante bluesée Fulton Road) ainsi que la vie d’Annie Quenneville.

    #3 Micachu & The Shapes – Never (Rough Trade)

    Écartant un brin le charme punky de son premier Jewellry de 2009, Mica Levi et ses Shapes étalent ici une pop qui joue à ne pas en être et qui témoigne du bon usage des bébelles servant à la manipuler, s’amusant d’une transgression récréative dans la déconstruction cubiste de ses codes. Un travail autant cérébral que diverti s’appuyant sur des synthèses denses dans un lo-fi ciselé pour flouer quelques pistes formelles et dynamiques (jouer de l’impact des pulsations d’un échantillon de cymbale, compresser à la saturation un bass drum et un clavier – des détails pour changer le fun de place) avec un charisme gamin et l’insolence de leur talent, dans une attachante et apte uncanny valley de la pop.

    #2 Avec pas d’casque – Astronomie (Grosse boîte)

    Musique de toutes les températures parce que le ciel c’est grand, la sobriété scintillante des mélodies du groupe feutre humblement la beauté vierge et les détours poilus des textes de Stéphane Lafleur, (meilleur) parolier à la plume généreuse, à la fois sincère et ornée, à la capacité de saisir une scène ou une intention pour célébrer posément la québécitude poétique.

    #1 Mac DeMarco – Rock N Roll Nightclub + 2 (Captured Tracks)

    Un petit farceur porté par une hype exponentielle grâce à la parution de son premier album Rock N’ Roll Nightclub (d’aucuns disent que c’est un EP, mais, ciarge, y a 10/12 tounes dessus) sous la fashionable mais adéquate étiquette brooklynoise Captured Tracks en mars dernier (qui le voyait gouailler la pop-rock comme si Ween faisait du Bowie au ralenti), et surtout grâce à sa récidive d’octobre avec son premier vrai album pourtant nommé 2 (celui-là plus crooner et lover comme un Steely Dan lo-fi). La sublimation du plaisir coupable en celui bon enfant grâce à des fucking bonnes tounes qui semblent niaiseusement simples à cause de la naïve effronterie pince-sans-rire d’un kid de 22 ans qui conjugue les lieux communs du AM dans des mélodies qui font filer Cancun sous un énième texte qui parle de filles. C’est le bon âge pour jouer à l’ingénu. Toute se touche.

    Top Chansons

    #5 Grimes – Oblivion (4AD)

    #4 Rouge Pompier – Paquet d’choses (Slam Disques)

    #3 Gros Mené – Liminant Ménard (Grosse boîte)

    #2 Cloud Nothings – Stay Useless (Carpark)

    #1 Les Trois Accords – Bamboula (La Tribu)

    Top Shows

    #5 B.A.R.F. – D-Tox Rockfest, Montebello (2012-06-16)

    Le D-Tox Rockfest c’est comme un Woodstock en Beauce plus vivable : ça dure juste deux jours pis ça se passe au cœur d’un petit village de l’Outaouais (les gens plantent leur tente sur des spots de gazon çà et là, devant l’église, chez des villageois sympathiques : ça appelle à être plus peace). Pis la programmation te ressasse ben plus adéquatement le pouelle intérieur, aussi : en l’espace de 4 heures, on a vu Gwar, Mononc Serge, Anonymus pis B.A.R.F., avec un Marc Vaillancourt bien plus divertissant dans sa colère adolescente contre les Esti[s] d’sale[s] de polices que dans ses considérations adultes sur le prix du gaz (cc Les Ékorchés). Une demi-heure ben tight ben flush toute en bedaine et en signes du démon à barouetter l’essentiel pour repartir avec la nostalgie satisfaite.

    #4 Chilly Gonzales – Théâtre Rialto, Montréal (2012-04-16)

    Gonzales c’est pas un artiste parce qu’un artiste se définit par ses limites, qu’il dit. Lui, il est entertainer, l’épitomé de l’entertainer, parce que, assis au piano, il peut toute faire, comme un Gregory Charles tout en flegme faux-snob et peignoir. Et il a pas mal tout fait, transformé Frère Jacques en marche funèbre parce que « Frère Jacques est mort, fucking mort », ri des expérimentalistes à la John Cage (quand même), fait rimer « nameless » avec « fucked in the anus » en rappant à propos d’un beef qu’il a eu avec Drake; toute, parce que, anyway, il n’y a pas de risque quand on a le talent.

    #3 Organ Mood – Cour arrière de L’Écart, Rouyn-Noranda (2012-08-31)

    Le duo a fait virer la cour arrière du centre d’art L’Écart de Noranda en dance party, créant une symbiose avec la masse d’exilés montréalais en quête temps de leur vie (et oublieux, pendant une couple de jours, du fait qu’ils savent mieux boire que ça), grâce à sa musique orbitant en synthés autour de Vangelis et Kraftwerk, à ses projections d’acétates colorées sur un mur de tôle et ses gogosses interactives pour les plus curieux. Un mini-rave de bon goût/moment de mini-catharsis de groupe qui a insufflé une dose d’énergie nécessaire pour continuer jusqu’au bout de cette deuxième nuit de stupre pour la culture.

    #2 BA Johnston – Sappyfest, Sackville (2012-08-05)

    C’est comme si ma vie a changé, comme. Bien que ses tounes tiennent plus du casio party et de la chansonnette pop-punk acoustique, BA Johnston respecte autant son corps que Mononc Serge respecte le sien, le trimballe partout sur le plancher du bar (son corps, pas Mononc Serge), sur la sueur des autres, « Je sue pas, c’est mon gras qui pleure », vomit dans sa bouche tellement il a chaud mais le ravale incognito pour pas arrêter de jouer, se déprécie en pince-sans-rire souriant sur scène comme un clown triste mais ça fait rire les oiseaux, se mouche en flèche (ou en indien ou en fermier, ça dépend des appellations régionales) entre chacune de ses tounes, en finit une en faisant la mélodie de clavier avec son menton avant d’exploser un pétard avec ses mains libres – j’étais, comme dirait Jacques Villeneuve, « flabergasté ». La plume pleine de lol de M. Johnston rentre dans la culture pop canadienne à grands coups de Tim Hortons, de Saskatchewan et de coupons-rabais. Il sublime la vie de banlieue proche d’un parc à roulottes où on regarde la télé avec maman en attendant les nouveaux spéciaux du McDo en prenant de l’ecstasy en cachette. Meilleure affaire.

    #1 Avec pas d’casque – Club Video 20/20 + Patio Vidal, Laval (2012-10-25)

    Installés dans une entrée de club vidéo de Laval parce que le festival Diapason de Laval mise souvent sur des shows dans des racoins de Laval, les gars d’Avec pas d’casque ont revisité leur vieux stock, dont une bonne partie provenait du démo paru avant leur premier album sous Dare to Care Records : plus grunge (leur local de l’époque était entouré de ceux de bands metal, fallait compenser en décibels), plus comique, plus dégourdi (en plus d’être nouveau pour moi parce que j’avais jamais eu le réflexe de l’écouter, ce disque-là, et pourtant), avant procéder avec l’ampleur d’Astronomie au Patio Vidal. Comme commencer par le dessert pis que le plat principal c’est un dessert aussi, mettons, mais une autre sorte plus fancy.

    Top 5 du manger, du vomi, de se faire mal pis de Gilles Vigneault

    #5 La poutine râpée pis les grosses torches acadiennes avec Ponctuation dans les Maritimes

    J’ai accompagné le duo rock garage de Québec Ponctuation dans un petit string de 3 dates dans les Maritimes. On a vu Parlee Beach pis Bouctouche pis des madames avec du poids ça fait qu’on a chanté la toune de Mononc Serge pendant toute notre séjour. On a goûté à la poutine râpée, aussi, qui a rien à voir avec la poutine québ’ : c’est une boule de pomme de terre râpée avec de la viande salée à l’intérieur (comme une récompense pour s’être bourré d’une épaisse couche de féculents), et ladite boule est bouillie dans l’eau salée. Un goût acquis, comme la poutine québécoise peut l’être pour certains, dont la présentation (une grosse boulette blanche reluisante/gélatineuse en surface) peut faire faire le saut à ceux qui ont vraiment rien d’autre à crisser.

    #4 Dernière journée du FMEAT2012 : Bernard Adamus qui me vomit dessus au FMEAT + le monde qui baise dans la fontaine pleine de mousse

    Ce festival-là est toujours ben rough parce que le monde boit en innocent. J’ai passé au travers quand même assez peace parce que je voulais être en forme pour travailler pis toute, avec l’intention de l’échapper comme il faut rendu à la dernière journée. Journée de brosse comme il s’en fait d’autres (des niaiseries pis rien d’épique), finalement, sinon qu’à la fin fin fin, Bernard était passé out dans le stationnement du Petit-Théâtre du Vieux-Noranda pis je suis allé le réconforter pour essayer de le convaincre d’aller se coucher ailleurs, je l’ai accoté sur mon épaule en lui disant que ça allait ben aller pis toute, pis j’avais l’impression qu’il toussait mais finalement il me vomissait sur la jambe. En route vers l’hôtel, j’ai spotté une fontaine que des petits comiques avaient fuelée de savon à vaisselle, fait qu’elle était pleine de mousse. J’enlève mon linge pour aller faire un tour là-dedans, t’sais c’est la fête pis toute, pis le lendemain matin on me fait remarquer qu’il y avait un couple qui baisait aussi dans la mousse. Je les ai jamais vus.

    #3 Dernière journée de SxSW2012 : smooth vest, lançage de couteaux, se faire prendre en photo avec la ville au complet, snappage de genou

    Ici, y a une progression plus notable. Même affaire, j’avais pas vraiment bu de la semaine pour mieux travailler, avec l’objectif avoué de l’échapper pour la dernière veillée. Ma veillée a commencé à 15h, je me suis acheté une veste de poil (« smooth vest », que le vendeur a dit) dans une friperie extérieure, me suis mis en bedaine en-dessous, j’ai appris à lancer du couteau en étant déjà un peu imbibé (land of the free), vu un show qui se passait dans une gigantesque machine distributrice de Doritos, ai ensuite procédé à me faire prendre en photo en train de faire des câlins au plus de gens possible (40?) avec un air de top shape pour finir par me disloquer une rotule en dansant avec Canailles. Pis manquer mon avion le lendemain.

    #2 Une entrevue avec Gilles Vigneault

    Gilles, il est dans mon top de dudes, pis quand je chante de ses tounes ça me donne des frissons, un héritage paternel que j’amplifie. Pis j’ai jasé d’hiver avec lui pendant 1h-1h30 pour Urbania en janvier. Pis c’était ben peace pis c’est fantastique de même.

    #1 L’Islande pour l’ensemble de son œuvre : passeport, vomi, burger de baleine et requin pourri

    Mon band Jesuslesfilles a joué à Iceland Airwaves cet automne. J’ai ben failli pas me rendre, parce que, comme un cornet bienveillant qui avait pris deux mois pour tout planifier pour un groupe de 5 personnes, j’avais oublié de renouveler mon passeport, pis je m’en suis rendu compte dans l’avion entre Montréal pis Toronto. J’ai dû blitzer ma vie pour en avoir un express en 2h en atterrissant, pis ça s’est passé, genre, cool, j’ai pogné le vol pour Reykjavik comme rien. Après, mon chanteur m’a vomi sur la jambe (l’autre, pas celle à Bernard) dans l’avion parce qu’on avait sneaké des mickeys de whiskey qu’on avait bu trop vite en plus de s’être clanché des Ativans pour le fun (ben, dans mon cas; lui, parce qu’il avait une prescription). Là-bas, j’ai mangé un burger de baleine, développé une dépendance au hakarl, du requin pourri qui est une délicatesse locale, pis j’ai vu des geysers

    This post was submitted by Benoit Poirier.

    2 Responses to Benoit Poirier

    1. Yuani
      2012/12/21 at 11:13

      Pas sortable… 😉

      • Pit
        2012/12/21 at 14:43

        Love it!

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